Samedi : direction Paris en train pour aller chercher le Saint-Graal : mon billet pour la finale de la coupe du monde. L’échange se fait sans problème à la terrasse d’un café. C’est un billet issu des sponsors de la compétition, donc si le billet est bon, aucun risque de me faire refouler parce que le nom sur le billet et celui de l’utilisateur ne sont pas les mêmes. De toute façon, le vendeur qui était allé voir 2 matchs m’a dit que sur place il n’y avait aucune vérification des identités. Retour à Nancy en soirée
Dimanche
6h00 : Départ pour Berlin en voiture. 850 km d’autoroute au programme. Sur le trajet, je vois plus d’italiens que de français, et ils le montrent en laissant flotter leur drapeau à l’extérieur de leur voiture. J’avais mis mon drapeau de façon visible sur la plage arrière de ma voiture et certains automobilistes me klaxonnent sur le trajet.
15h00 : Arrivée à Berlin (J’avais prévu large, mais c’était pas le jour pour arriver en retard !)
15h30 : des parkings spéciaux sont mis à dispositions des spectateurs, et le transport vers le stade se fait par le S-bahn (une sorte train de banlieue à l’allure bien vieillote). L’utilisation des transports en communs est gratuite toute la journée pour les spectateurs du match. J’en profite pour aller faire un petit tour en ville, car je vais pas poiroter 4h dans le stade, et ce d’autant plus qu’il doit y avoir une grande fête à la porte de Brandebourg (Le monument de Berlin qui se trouvait dans le no man’s land entre la RFA et la RDA) pour fêter la 3ème place de l’Allemagne. Arrivé en ville, ce qui me frappe, c’est qu’il y a un nombre impressionnant de supporters avec le maillot de leur équipe sur le dos, et de tous les pays (Allemagne, Italie et France bien sûr, mais aussi des brésiliens, anglais, argentins, espagnols, suèdois, etc) d’ailleurs, les brésiliens vont devoir rendre leur coupe du monde.
On y croise même Ronaldhino, connu il est vrai pour aimer faire la fête.
On voit plus d’italiens que de français (à vue de nez, 2 fois plus), et en général il sont plus démonstratifs que les français (surtout en voitures où ils ont les 4 fenêtres ouvertes avec les drapeaux à travers chaque fenêtres et où ils chantent en même temps. L’ambiance est festive.
17h40 : Après un petit tour pour le stade et avoir échoué dans ma tentative de dénicher un maillot des bleus (il n’y en a plus nulle part), je décide de prendre le S-Bahn et la direction du stade olympique (où se sont déroulés les jeux de 1936 avec les 4 médailles d’Or de Jesse Owens, véritable camouflet pour le racisme. D’ailleurs l’allée principale qui mène au stade porte son nom)
18h10 : Arrivée au stade. Il y a beaucoup de monde, et vraiment de tous les pays. La mode est de tenir un bout de carton avec « I need 1 ticket ». A noter qu’un mec m’a bien fait rire avec sa pancarte « Don’t take a risk with black market : Give me a free ticket ».
Je décide de franchir le pas et de passer le contrôle des billets. C’est l’heure de vérité : je passe mon billet dans la machine, les diodes vertes s’allument, je suis autorisé à accéder au stade ! Comme prévu, aucun contrôle des identités n’est effectué : le système des billets personnels est de la foutaise.
une photo devant le stade avec le précieux ticket pour immortaliser l’évènement devant les anneaux olympiques : je vais assister à la finale de la coupe du monde (quels amateur, le mec qui a pris la photo a un appareil de la même marque que le mien et il est pas capable de prendre une photo correcte, je serai obligé de la retoucher plus tard pour avoir une luminosité correcte)
Le stade entièrement rénové (plus de 200 millions d’euros de travaux, soit plus cher que la construction de la plupart des autres stades) se rempli peu à peu pour être entièrement plein : nous serons 69000.
19h35 : cérémonie de clôture (bof bof) avec Shakira. De toute façon, c’était de l’autre coté du stade.
19h55 C’est parti : présentation des hymnes
Dès le début, on voit que les italiens sont très agressifs, et sur nos joueurs clef (Henry, Viera). Ça s’engage mal.
7ème minute : extinction de voix, même si de ma place, impossible de voir si le ballon est rentré ou pas. 83 minutes à tenir et Barthez qui commence déjà à gagner du temps en faisant systématiquement ses dégagements de 6m du coté opposé où il reçoit le ballon (faudrait voir à changer cet règle qui autorise à dégager d’où on veut)
19ème minute : après une grosse domination italienne, égalisation. Ça confirme mon impression, il y a beaucoup plus de supporters italiens que de supporters français dans le stade.
Le reste de la première mi-temps : on souffre sur chaque coup de pied arrêté où les italiens sont très dangereux.
mi-temps : Placido Domingo
2ème mi-temps : la France prend de plus en plus la mesure du match. En début de 2nde mi-temps, les italiens ont réussi une partie de leur travail : ils ont blessé Viera ! Plus le match avance, plus il semble évident que les ritals refusent le match et qu’ils attendent les pénos, sentant la victoire impossible autrement. Au moindre contact, ils se laissent tomber
Fin du temps réglementaire : on aura le droit à 30min de plus pour amortir le prix du billet.
Les prolongations ne sont que le prolongement de la 2nde mi-temps, la France domine de plus en plus.
108ème minute : On voit Buffon aller faire sa pute près du 4ème arbitre. Zidane est exclu sans que l’on ne voit pourquoi. Autour de moi, on dit qu’il aurait donné un coup de coude. On est placé entre les 2 écrans, ils ont très peu visibles depuis notre place, et je ne crois pas qu’ils aient montré les images dessus.
Même à 10 contre 11, on domine outrageusement, mais on ne peut éviter la séance de tirs aux buts.
Les pénos se tirent juste devant moi, et Trezeguet touche la barre (là, on voit qu’il rentre pas), aucun italien ne rate. Les italiens sont champions du monde. Les animations sont superbes, mais avec la défaite, on ne les apprécie pas à leur juste valeur.
2h00 : Retour à l’hôtel (à 40km du centre ville, mais j’ai déjà de la chance d’avoir un hotel). Je regarde les infos, et là je découvre le geste de Zidane. Je suis carrément choqué quand je vois ça : un coup de poing aurait été très moche, mais là, c’est carrément horrible (surtout que ça tranche avec le personnage), pire que Canto (qui lui avait une image de bad boy) et son fameux coup de pied. Il avait la possibilité de rentrer dans la légende, entre Pelé (juste en-dessous) et Maradona (au-dessus), et il a tout foiré sur un geste et fini sa carrière comme une merde.
Quoi qu’ait dit Materazzi, Zidane a 34ans, il en a vu beaucoup, il DOIT se contrôler à 12min de la fin de la coupe du monde !
Ça me fait penser à 98 où il pète les plombs contre l’Arabie saoudite, et où je vois Deschamps le raisonner pendant la finale dans les vestiaires (cf « les yeux dans les bleus ») sachant qu’il peut pêter les plombs n’importe quand.
Ici, il est capitaine, mais j’ai toujours penser que Zidane n’avait pas l’étoffe d’un capitaine. Il est juste le meilleur joueur de la sélection, mais des gars comme Thuram, Viera pourraient mieux assumer un rôle de capitaine.
10h30 : Départ de Berlin. Drapeau dans le coffre. Ça n’empèche pas de se faire klaxonner par les italiens
19h30 : Arrivée à Nancy, 1825 km en 2 jours, c’est mon record.